Fermeture de Vetropack à St Prex : quel impact sur la promotion d’une économie circulaire et la durabilité du système alimentaire?

Interpellation

Le fabricant d’emballages en verre Vetropack évalue la possibilité de fermer son usine historique de St-Prex en seconde partie d’année. Cette usine est la plus petite usine du groupe qui en possède d’autres dans huit pays européens.

Cette fermeture signifierait la fin de la production indigène d’emballages en verre (l’usine de St Prex est la dernière à en produire en Suisse), la perte de 180 emplois à St Prex et la fin d’un important pan de l’histoire du village. 

Les raisons invoquées sont le nécessaire remplacement du four à fusion qui arrive en fin de vie dont le coût s’élève à 30 millions de francs. Un investissement jugé « non viable économiquement dans les conditions actuelles » : coûts très élevés en Suisse (matières premières, énergie, main d’œuvre), répercussion des crises internationales, inflation élevée en Europe, modification de comportements des consommateurs et baisse temporaire de la demande de matériaux d’emballage.

A l’avenir, les bouteilles destinées principalement aux producteurs suisses de vin, de spiritueux et de bière devraient donc être importées, par exemple des usines Vetropack situées en Autriche ou en Italie. Qu’en penser si on ajoute aux considérations économiques et sociales, la dimension environnementale ? Qu’est-ce que ça signifie pour la durabilité de notre système alimentaire et pour notre politique climatique ? 

Dans cette perspective, j’ai l’honneur de poser les questions suivantes au Conseil d’État :

  • Selon la Stratégie Climat pour l’agriculture et l’alimentation 2050, un tiers des émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par le système alimentaire suisse est lié à la consommation intermédiaire, la transformation et au conditionnement. Est-ce que cette proportion d’émissions de GES (1/3 pour la consommation intermédiaire, la transformation et le conditionnement et 2/3 pour la production agricole) s’applique également au système alimentaire vaudois ?
  • Les emballages en verre ont un potentiel environnemental particulièrement intéressant car ils peuvent être collectés, nettoyés puis réutilisés sans transformation préalable. Selon les initiateurs du projet vaudois Bottle Back, la bouteille lavable génère 85% de GES en moins que son équivalent à usage unique. De quelle manière le Conseil d’Etat pourrait-il soutenir la transition des chaines industrielles, du système logistique, des emplois vers une industrie du verre circulaire ? 
  • Est-ce que le Conseil d’État estime qu’il est important d’avoir au moins un fabriquant d’emballages en verre pour l’industrie alimentaire et de boissons en terres vaudoises dans une perspective de maintien de ce savoir-faire et de promotion de cet emballage dans une perspective d’économie circulaire ?
  • De quelle manière le Conseil d’État pourrait-il intervenir afin d’éviter la fermeture de l’usine Vetropack à St Prex pour sauvegarder les emplois et le savoir-faire ?
  • La mise en place d’une task force pilotée par le DEIEP a été annoncée dans un communiqué de presse du Conseil d’Etat le 7 mars 2024. Quel sera le rôle et le calendrier de travail de cette task force ?