La préservation de la santé des jeunes est l’un des défis révélés par l’actuelle pandémie. Si la prolongation des mesures d’endiguement de la propagation de la COVID sur la santé mentale de la population pèse de plus en plus lourdement, elle semble tout particulièrement affecter le développement des enfants et adolescent-e-s de 12 à 18 ans. Alors que, pour cette tranche d’âge, les contacts sociaux, le sport, la musique, etc., sont déterminants pour développer leurs capacités cognitives, émotionnelles et relationnelles nécessaires ensuite à leur vie d’adulte, tout ceci est actuellement interdit ou fortement restreint. C’est aussi à cet âge que se prennent les bonnes ou mauvaises habitudes en matière d’activité physique, un des principaux facteurs de risque pour les maladies non-transmissible (MNT).

Une enquête au sein des cabinets des pédiatres vaudois documente déjà une augmentation nette de l’obésité pédiatrique depuis le début des mesures liées au COVID avec 2-3 fois plus de consultations pour ce motif. Cette même enquête souligne l’augmentation nette de consultation de la population adolescente pour des motifs de déprime, envie suicidaires, anxiété, troubles du sommeil, perte de motivation à l’école et stress. La pédopsychiatrie a enregistré une augmentation de 60% des demandes d’hospitalisation et de consultation. Pro Juventute relève aussi une augmentation du nombre d’appels au service 147.ch .

Il semble ainsi nécessaire de promouvoir une politique de réduction des contacts sociaux différenciée selon la phase de vie afin de mieux tenir compte des besoins développementaux des enfants, adolescent·es et jeunes adultes.

Une réelle marge de manœuvre politique existe à ce sujet, raison pour laquelle les élu-e-s Vert∙e∙s déposeront dès cette semaine un postulat communal et une interpellation cantonale pour demander des mesures spécifiquement ciblées sur les jeunes pour pallier les conséquences négatives de la pandémie sur leur santé. Il s’agit d’anticiper, à plus long terme, les prochaines pandémies et d’adapter les dispositions légales et les processus administratifs liés à la gestion des épidémies et pandémies pour que les besoins en matière de développement des enfants et adolescent-e-s soient d’emblée reconnus et pris en compte lorsqu’il sera à nouveau nécessaire de prendre des mesures. Au plan fédéral, la conseillère nationale Léonore Porchet dépose, en outre, ce jour une interpellation pour obtenir un état des lieux de la santé mentale des jeunes et de leur prise en charge, ainsi qu’une motion pour demander la définition, comme déjà demandé dans le canton de Vaud, d’une stratégie nationale en matière de santé mentale.