Mormont: un contre-projet encourageant mais insuffisant
Alors que le Conseil d’Etat a publié ce jour son contre-projet à l’initiative “Sauvons le Mormont”, les Vert·e·s saluent l’inscription de l’économie circulaire dans la Constitution vaudoise grâce au contre-projet direct. Le Mouvement écologiste déplore cependant un article généraliste et peu contraignant. L’absence de mention explicite à la réduction du ciment ou du béton est également une lacune, alors que ces matières représentent une part importante des émissions du secteur de la construction. Concernant le contre-projet indirect, l’inscription de la protection du Mormont dans une loi plutôt que dans la Constitution affaiblit la protection demandée par les initiant·e·s.
Economie circulaire dans la Constitution
Les Vert·e·s saluent la proposition du contre-projet direct d’ajouter l’économie circulaire dans la Constitution vaudoise, et donc d’opérer un changement de paradigme. En effet, des modifications de notre conception de l’économie et de la production de déchets sont nécessaires pour que le canton réduise ses émissions de gaz à effet de serre. Toutefois, le contenu de l’article proposé demeure vague et ne fixe pas de cadre précis.
Par ailleurs, Les Vert·e·s déplorent l’absence de mention spécifique au béton et au ciment, éléments centraux de l’initiative, alors qu’ils sont des matériaux très polluants qui ont un rôle à jouer important pour baisser l’impact environnemental des constructions. De plus, les outils de mise en œuvre de ces principes d’économie circulaire sont encore peu clairs.
Protection du Mormont
Alors que l’initiative demandait une inscription de la protection du Mormont dans la Constitution vaudoise, le contre-projet indirect propose une modification de la loi sur la protection du patrimoine naturel et paysager (LPrPNP). Une protection par conséquent plus fragile et moins pérenne qu’une inscription dans la Constitution.
Cette fragilité se ressent à l’instar d’autres protection légales qui sont aujourd’hui remise en question au Grand Conseil comme l’interdiction des forages d’hydrocarbures contenue dans la Loi cantonale sur les ressources naturelles du sous-sol attaquée par la droite sur fond de menace de crise énergétique fin 2022, ou de la Venoge qui est protégée de la même façon mais qui demeure tout de même le cours d’eau le plus pollué du canton.
Ce projet, présenté dans un seul paquet, doit encore être adopté par le Grand Conseil. Le groupe parlementaire des Vert·e·s sera attentif à ce passage au Parlement qui sera déterminant pour la votation à venir.
