La révision de la Loi vaudoise sur l’énergie (LVLEne) a occupé les trois dernières séances du Grand Conseil vaudois, et a péniblement permis aux député·e·s d’arriver à la moitié de l’examen du texte en premier débat. À l’heure de la pause des vacances d’automne, et avant d’attaquer dès fin octobre la suite des débats, les Vert·e·s tirent un bilan pour le moins mitigé de ces premières discussions.

Alors que la commission, après presque une année de travail, était arrivée à un projet équilibré, certes moins ambitieux que ce qu’auraient aimé les écologistes mais allant tout de même dans la bonne direction, la droite du Grand Conseil s’emploie malheureusement à démanteler ce compromis. Article par article ou presque, des amendements affaiblissant le texte ont été déposés. Plusieurs d’entre eux ont passé la rampe, éloignant la perspective d’atteindre les objectifs cantonaux et fédéraux en matière de réduction des émissions de CO2 et de développement des énergies renouvelables.

Le régime de dérogations, déjà généreux, a encore été élargi, réduisant l’effet de la loi. La mesure prévoyant de profiter des transferts de propriété des bâtiments pour réaliser des travaux d’assainissement énergétique a été supprimée par la droite. Elle était pourtant la contrepartie d’un assouplissement des délais d’assainissement des grands bâtiments et de la suppression de tout délai fixe pour les petits bâtiments. Les dispositions de transparence avec les locataires sur la qualité énergétique des bâtiments ont été supprimées. Les exigences d’installations de panneaux solaires en cas de rénovations ont également été attaquées.

Plus grave, une grande partie de la droite a encore cherché à remettre en question l’interdiction des chauffages électriques votée en 2022, certains allant jusqu’à soutenir la suppression de l’interdiction de nouveaux chauffages électriques, en vigueur depuis 2006. Enfin, des exceptions concernant des cas particuliers ont été introduites dans la loi, alors qu’ils étaient déjà exclus, témoignant d’un manque d’écoute flagrant.

Ces attaques contre le développement de l’énergie solaire sur les bâtiments, tout comme celles concernant la rénovation des bâtiments les plus énergivores, sont jugées particulièrement inacceptables par les Vert·e·s, et mettent clairement en péril l’équilibre de la loi.

Les Vert·e·s appellent ainsi toutes les forces politiques à une certaine responsabilité, et à tenir les engagements pris lors des discussions en commission. Le canton de Vaud mérite une loi sur l’énergie réaliste mais ambitieuse, à même de répondre aux défis climatiques et énergétiques du XXIème siècle !