La taxation des véhicules constitue le levier essentiel dont dispose le Canton pour agir sur le développement de la mobilité et l’assainissement du parc automobile car elle influe sur le choix du véhicule et permet d’inciter au report modal en faveur de modes de déplacement plus respectueux de l’environnement. L’enjeu de cette révision de loi était donc élevé. Mais l’occasion a été totalement manquée d’influer sur la mobilité pour la rendre plus durable et moins néfaste pour la population.

Alors que les Vert∙e∙s vaudois∙es avaient demandé que le montant des taxes prévu par les barèmes soit relevé pour être réellement dissuasif par rapport à des véhicules trop gros ou polluants, ils et elles n’ont pas été entendu-e-s. Le barème et les montants prévus restent linéaires, et non exponentiels comme souhaité, ce qui empêche d’inciter les automobilistes à se tourner vers des véhicules plus légers et moins polluants. En outre, le plafonnement prévu du malus pour les véhicules les plus polluants à 25% est largement insuffisant pour espérer avoir un véritable effet décourageant. Dans l’ensemble, cela favorise les véhicules les plus puissants et polluants, qui sont réservés aux revenus les plus élevés de la population et pour lesquels une différence de quelques centaines de francs n’aura aucun impact. 

Les Vert∙e∙s vaudois∙es demandaient, en outre, que d’autres critères, tels que la hauteur d’essieu, la largeur du véhicule ainsi que le bruit émis à l’accélération, soient pris en compte dans le calcul de la taxe. Là non plus, ils et elles n’ont pas été entendu-e-s. Ceci alors même que la santé de toute la population impose, aujourd’hui plus que jamais, de prendre des mesures dissuasives fortes à l’encontre des véhicules trop bruyants. Et que la sécurité de toutes et tous requiert d’agir contre des véhicules inutilement grands et lourds. En outre, la volonté d’exempter les véhicules de l’Etat est tout aussi incompréhensible, ne reposant sur aucun argument logique. Ce d’autant plus au vu du rôle d’exemplarité de l’État.

Quant aux vélos électriques, la volonté de taxer les plus rapides ne fait aucun sens tant cela va compliquer le report modal. Alors même que l’infrastructure cycliste s’améliore enfin, ce bâton mis dans les roues des cyclistes à assistance électrique est regrettable, les vélos rapides représentant une réelle alternative à la voiture individuelle.

Alors que l’espace est de plus en plus rare et précieux, et le changement climatique une réalité, ce projet de loi laisse un goût amer aux Vert∙e∙s vaudois∙es, tant le potentiel d’action sur la mobilité a été manqué. Ils et elles tenteront d’obtenir, au Parlement, les améliorations demandées par voie de consultation.