Sur le plan de la mobilité, face à la guerre faisant actuellement rage en Ukraine, et aux incertitudes qui y sont liées, le marché des hydrocarbures s’est récemment enflammé avec pour conséquences concrète un envol du prix du carburant. S’il pourrait être tentant de chercher à réduire les taxes appliquées à l’essence ou à subventionner autrement son achat, il s’agit là de mesures qui cumulent les conséquences négatives, à la fois environnementales, économiques et sociales. Notamment car cela renforcerait encore la demande d’essence et, donc, l’augmentation des prix. Cela se ferait en outre au prix d’un très fort coût pour l’Etat, qui pourrait alors moins investir dans le développement des autres formes de mobilité. Or, c’est bien par ce développement que l’on peut réellement compenser et tempérer durablement l’augmentation du prix de l’essence.

C’est pourquoi les Vert∙e∙s interviendront aujourd’hui au Parlement vaudois pour que le Conseil d’Etat agisse rapidement pour renforcer, en ces temps difficiles, les alternatives à la voiture, par exemple en :

–                 augmentant les cadences des transports publics, notamment les lignes de bus ;

–                 investissant dans des lignes de transport public jugées « peu rentables » notamment dans les régions périphériques, afin d’y offrir de réelles alternatives à la voiture ;

–                 réduisant temporairement le prix des abonnements et billets des transports publics afin de compenser les charges plus importantes liées à la mobilité individuelle ;

–                 renforçant les voies cyclables temporaires, afin d’accroître les alternatives locales à l’usage de la voiture ;

–                 mettre en œuvre plus rapidement la réalisation de la stratégie vélo du Conseil d’Etat.

En outre, sur le plan alimentaire, la consommation actuellement excessive de produits carnés ainsi que le recours encore par trop répandu aux engrais azotés dans notre agriculture, font peser un risque sur notre approvisionnement. En effet,  si nous produisons 900’000 tonnes de blé par an dans notre pays, nous n’en consommons qu’un peu plus de la moitié (le reste étant utilisé comme fourrage). En outre, nous recourons à du soja ukrainien pour nos porcs, poulets de chair et œufs. Et les engrais azotés que nous importons sont produits en Russie et en Ukraine, de surcroît tout près des puits de pétrole. Il devient donc urgent de réorienter nos choix de production et de consommation afin de pallier les effets des crises internationales, et éviter de les alimenter. C’est pourquoi les Vert∙e∙s demanderont, pour soutenir nos agricultrices et agriculteurs dans le tournant agricole nécessaire vers une souveraineté alimentaire moins dépendante de l’extérieur :

-comment il peut renforcer le pouvoir de négociation des agricultrices et agriculteurs face au renchérissement des aliments concentrés pour le bétail qui va péjorer leur situation financière ?

-comment réorienter notre production pour que poulaillers et porcheries vaudoises ne soient plus aussi fortement dépendantes des protéines de soja importées, notamment d’Ukraine.

-si le Conseil d’Etat envisage des mesures incitatives pour réduire la dépendance de tout le tissu de PME et de coopératives actives tout au long de la chaîne de transformation et de distribution pour les machines, pièces de rechanges, logistique, énergie ou data provenant d’autres continents?