Acceptée à l’unanimité par les députées et députés, cette motion faisait suite à la publication, en avril 2022, du rapport de situation 2021 de la Commission fédérale contre le racisme (CFR). Il ressortait notamment de ce dernier que les cas de discrimination avaiet augmenté de façon inquiétante. Les cas spécifiques d’antisémitisme avaient plus que triplé suite à la crise sanitaire, certaines personnes accusant les personnes de confession juive d’en être responsables ou d’en tirer parti. Les récents évènements au Proche Orient ont également fait augmenter fortement les cas de violences et menaces envers les personnes de confession juive, prouvant davantage l’importance de cette motion. Les propos haineux touchant d’autres communautés sont également en train de prendre l’ascenseur.

Si l’on pouvait, jusqu’à il y a peu, espérer que les symboles qui relèvent du nazisme et de son idéologie mortifère étaient moins visibles pour le grand public suisse, les crises successives ont tristement prouvé le contraire. Lors de plusieurs manifestations qui ont eu lieu ces dernières années, un certain nombre de manifestantes et de manifestants ont déployé tout un panel de symboles issus de l’idéologie nazie, souvent détournés et tournés en dérision, mais aussi parfois au premier degré, ce qui est bien plus grave.

À cet égard, il devenait nécessaire de punir l’utilisation et la diffusion de symboles racistes, notamment nazis, dans l’espace public en plus de renforcer la prévention et la sensibilisation. Il est également à souligner la posture difficilement compréhensible du Conseil Fédéral durant de nombreuses années, qui a jusque-là toujours refusé d’interdire de tels symboles, allant ainsi à contre-courant des demandes de parlementaires, des associations et de la société civile. Cette réticence fédérale, qui est toutefois en train d’évoluer depuis peu, justifie une action au niveau cantonal.

Yannick Maury, député et auteur de la motion : “Il est temps d’envoyer un signal fort et sans équivoque contre la haine. Vivre dans un environnement vierge de symboles haineux est un droit et le temps où les extrémistes de tous bords exploitaient les flous législatifs pour propager leur idéologie nauséabonde en toute impunité est en passe d’être révolu.”.