L’initiative des Vert∙e∙s et des Jeunes Vert-exs vaudois∙es visant à inscrire les objectifs climatiques de Paris dans la Constitution vaudoise et à désinvestir des énergies fossiles sur le plan cantonal a été un succès lors de la récolte de signatures. Elle a ensuite été soutenue par le Conseil d’Etat puis, il y a un mois, également par le Grand conseil. Ce texte, qui semble donc faire l’unanimité dans le Canton, aurait dû être soumis au vote en décembre 2021, au vu des délais légaux. Suite au vote du Grand conseil en novembre, les démarches administratives ont donc été remplies rapidement (envoi du texte pour la brochure de vote, notamment) afin que le vote soit possible en mars 2023.

Quelle n’est donc pas la surprise des Vert∙e∙s et des Jeunes Vert-exs vaudois∙es d’apprendre aujourd’hui que la majorité de droite du Conseil d’Etat reporte le vote en juin, ce alors même que le comité d’initiative avait rempli toutes les exigences administratives pratiques nécessaires à l’organisation de ce vote, insinuant donc  ce n’est pas sa faisabilité concrète qui pose problème. Ainsi, il s’agit là d’une pure décision politique qui vise avant tout à ne pas donner de vitrine au climat, puisque cette initiative  aurait été le seul objet soumis au vote en mars, aucune votation fédérale n’étant prévue. L’argument d’économie financière avancé par dite majorité de droite fait d’ailleurs sourire au vu du nombre de baisses fiscales prévues dans le Programme de législature de cette même majorité. Il semble donc qu’il soit possible de faire des cadeaux aux plus aisé-e-s de notre canton, mais que d’allouer une minime fraction de ces montants pour respecter les droits démocratiques, en l’occurrence d’initiative, ne le soit pas.

Alors que l’urgence climatique n’est plus à prouver, ce choix est d’autant plus regrettable que (i) le secteur financier est l’un des plus gros émetteurs de Co₂, (ii) que la Suisse est la première place financière de financement du charbon et que (iii), pour notre canton, la BCV est la 5ème plus grosse financeuse du charbon de Suisse avec non moins de 92 millions de dollars investis dans cette énergie polluante entre 2016 et 2022. Chaque jour compte donc pour enfin faire avancer concrètement la protection du climat et y apporter une contribution cantonale.