La consultation sur cette ordonnance est l’occasion, pour les Vert.e.s, de rappeler leur vif scepticisme quant à l’accord de libre-échange avec l’Indonésie sur lequel elle se fonde. Les risques pour l’environnement, les droits des travailleuses et travailleurs et l’agriculture paysanne, ici comme là-bas, sont en effet bien supérieurs aux avantages pour certaines branches économiques. Cet accord émane en outre d’une vision passéiste des échanges commerciaux, qui met le profit économique à court terme devant le développement durable et le respect des limites planétaires.

Quant à l’ordonnance spécifiquement, elle est construite sur le leurre qu’une huile de palme « durable » puisse exister. Pourtant, de très nombreuses ONG ont ces dernières années démontré que les labels et systèmes de certification sur lesquels se base l’ordonnance ne sont que des coquilles vides.

Le label dit RSPO (Roundtable on Soustainable Palm Oil) auquel il est fait référence est ainsi fortement critiqué. Une vaste coalition d’associations, parmi lesquelles l’Union Suisse des Paysans, la Fédération Romande des Consommateurs ou encore ProNatura a ainsi dénoncé dans un document fouillé[1] ses nombreuses failles. Parmi lesquelles : son échec à empêcher la poursuite de la destruction des forêts et des tourbières par manque de règles contraignantes. La déforestation peut ainsi continuer de plus belle !

En outre, l’utilisation de pesticides et d’herbicides, pourtant interdits en Suisse et en Europe comme le paraquat, continue également. Tout comme l’exploitation de la main d’œuvre locale, et le travail des enfants. Tout ceci en l’absence de tout mécanisme efficace et indépendant de dénonciation des manquements et de sanctions.

A noter encore qu’en décembre 2020, une coalition d’ONG indonésiennes a publié un nouveau rapport dénonçant toute une série de violations graves, et systémiques, des droits des travailleuses et travailleurs dans cinq plantations de palmiers à huile, pourtant certifiées RSPO.

Les Vert.e.s vaudois.es refusent donc toute réduction des tarifs douaniers régissant l’importation d’huile de palme, cette ressource ne pouvant être produite durablement en quantités industrielles, et rejettent donc l’ordonnance dans son entier. Ce d’autant plus que le canton de Vaud produit sur son sol près d’un tiers de l’huile végétale cultivée en Suisse, et a donc tout sauf besoin de la concurrence déloyale d’une huile produite à l’autre bout du monde sans aucun respect pour l’environnement et les droits des travailleuses et travailleurs.

Les Vert.e.s espèrent d’ailleurs qu’un NON sortira des urnes le 7 mars prochain, ce qui clora le sujet.

[1] https://www.frc.ch/wp-content/uploads/2018/02/2018_02_23_RSPO_fiche_d_information.pdf