La colline du Mormont est exploitée depuis 1953 pour son calcaire. Mais cette activité lucrative entre en conflit avec les qualités naturelles et historiques du site qui est inscrit à l’inventaire fédéral des paysages, sites et monuments naturels d’importance nationale (IFP) du fait, notamment, de sa végétation riche et variée qui en fait l’un des hauts lieux botaniques du canton. Le Mormont abrite aussi un site archéologique exceptionnel classé en tant que bien culturel suisse d’importance nationale.

Depuis des décennies les autorités locales, cantonales et fédérales tentent de trouver un équilibre entre la nécessité d’approvisionner le pays en ciment et la volonté de préserver ce site d’importance paysagère, faunistique, naturelle et historique d’envergure nationale. Pourtant, en se rendant sur place et à la vue des flancs éventrés de la montagne, l’on se rend vite compte que cet équilibre entre économie et protection de l’environnement a été rompu depuis bien longtemps.

En 2022, l’exploitation de la carrière du Mormont arrivera à la limite du périmètre d’exploitation autorisé. Le plan directeur des carrières (PDCar) adopté en 2015 par le Grand Conseil prévoit une extension de plusieurs hectares sur le plateau agricole de « la Birette ». Cette extension fait l’objet d’un recours porté par des organisations non gouvernementales et des particuliers depuis 2015. Au-delà, de ce secteur, le PDCar identifie une réserve sur le site de « Fontaine ». Son exploitation nécessiterait une modification du PAC. Pour le reste, la zone sommitale est identifiée comme « secteur à exclure » dans le PDCar et les secteurs situés un peu plus à l’ouest sont compris dans le périmètre de l’IFP. L’inscription dans un inventaire fédéral représente toutefois une protection relative. Cela ne signifie pas qu’on ne puisse rien y faire à moyen terme.

Après 70 ans d’exploitation, il est temps d’y mettre fin. Comme il ne semble pas possible d’intervenir dans le dossier actuellement au Tribunal fédéral (secteur la Birette), il reste toutefois possible d’empêcher de nouvelles extensions en renforçant le statut de protection du Mormont à travers une décision cantonale. Ainsi, la motion demande au Conseil d’Etat de:

–    protéger durablement la colline du Mormont de toute nouvelle extension et de toute nouvelle activité d’extraction ou de destruction des ressources naturelles et archéologiques ;

–    garantir un passage à faune suffisamment généreux et fonctionnel sur le site, quelle que soit la décision du TF sur l’extension de la Birette ;

–    planifier les actions à entreprendre pour rétablir un espace naturel de qualité (comblement et/ou reconstitution et/ou plan de renaturation des falaises et/ou toute autre mesure adéquate)