Les Vert∙e∙s saluent le bilan du Conseil d’Etat à majorité rose-verte, qui a excellemment tenu les finances tout au long de cette législature. Les Vert∙e∙s se réjouissent que le canton bénéficie toujours d’une santé financière si enviable qu’elle a permis de répondre à la crise de la COVID-19 sans même puiser dans les 430 millions de préfinancement prévus.

Toutefois, ils et elles s’inquiètent de la définition faite par le ministre des finances des « défis de la prochaine législature » que la situation financière actuelle du canton devrait permettre de relever. En effet, il n’est fait aucune mention du déclin de la biodiversité qu’il s’agit pourtant urgemment d’inverser. Le Plan Climat de 2ème génération est lui évoqué mais les fonds prévus se limitent pour le moment aux 200 millions attribués au Fond Energie en réponse à l’initiative Venizelos (qui en demandait pourtant 300 !). Il ne semble donc y avoir aucun moyen supplémentaire destiné à ce Plan en tant que tel.

Au sujet de l’initiative Venizelos justement, destinée à permettre une action rapide et de grande envergure dans la transition énergétique, les Vert∙e∙s regrettent que seuls 200 millions soient prévus en préfinancement, ce d’autant plus qu’ils sont étalés sur 8 ans, ce qui ne dégagera que 25 millions supplémentaires par an. Alors même que la question de notre indépendance énergétique se pose avec urgence au vu de la guerre frappant l’Ukraine, et que la sortie des énergies fossiles et le besoin d’investir massivement dans les énergies renouvelables, notamment solaires, sont avérés et soulignés dans le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), ce choix de diluer ainsi les moyens jusqu’en 2030 est incompréhensible. Certes, ces 25 millions supplémentaires viendront doubler les 25 millions de la taxe sur l’énergie mais 50 millions restent largement insuffisants, alors même que l’initiative avait pour but d’accélérer massivement la transition.

Les défis de la prochaine législature actuellement identifiés laissent donc pantois-es, alors même que le dernier rapport du GIEC annonce qu’il ne nous reste que 3 ans pour agir et avoir une chance d’atténuer la crise climatique et environnementale qui nous frappe.

Les comptes, tels que présentés, semblent donc surtout avoir pour objectif de permettre à la prochaine majorité de proposer une baisse d’impôts. Sauf que les véritables enjeux n’y sont ni prévus ni chiffrés et que l’augmentation des charges à attendre en raison de l’augmentation des taux et de l’inflation, ainsi que de l’augmentation de la démographie qui fera croître les frais de santé et du social ainsi que les coûts d’enseignement, sans compter la nécessaire réévaluation des salaires après 10 ans de stagnation, ne permettront en réalité aucune baisse.

Les Vert∙e∙s invitent donc, d’une part, à la prudence au vu de l’augmentation à venir des charges de l’Etat, tout en appelant à poursuivre les investissements anticycliques urgents dans la transition énergétique et le redressement de la biodiversité.