La demande des milieux patronaux aujourd’hui, en conférence de presse, de baisser les impôts sur le revenu et la fortune des personnes physiques de 12% est en total décalage avec la réalité actuelle et aurait des conséquences dramatiques sur la classe moyenne. Alors que la droite essaie déjà d’imposer une baisse de 5 points pour les personnes physiques, ces nouveaux cadeaux fiscaux pour les riches se feraient sur le dos des classes moyennes et des ménages les plus en difficulté. Cette politique dogmatique annonce des périodes d’austérité alors même que des moyens considérables sont nécessaires pour faire face aux crises actuelles du climat, du pouvoir d’achat, de l’énergie et de la biodiversité qui nous frappent de plein fouet. Le Parti socialiste, les Vert·e·s et “Ensemble à gauche” feront tout pour protéger et renforcer le pouvoir d’achat de la population face à cette grave attaque contre les services publics, la classe moyenne et les ménages modestes.

La gauche regrette de voir aujourd’hui se réaliser les craintes qu’elle exprimait déjà en avril dernier suite à la publication des comptes 2021 de l’Etat de Vaud : tout semblait être enjolivé dans cette dernière présentation du Ministre des finances d’alors pour permettre à la nouvelle majorité sortie des urnes de défendre des baisses d’impôts, au détriment de la classe moyenne ! Comme demandé par le Parti socialiste, les Vert·e·s et Ensemble à gauche, l’excellente santé financière devait appeler à des investissements massifs dans la transition énergétique et pour soutenir le pouvoir d’achat de la population et lutter contre l’inflation qui s’annonçait. Sans grande surprise, la priorité des milieux économiques bourgeois demeure la fragilisation des moyens financiers de l’Etat et donc des services publics et des aides à la population. Car, après 5 points d’impôts en moins pour les personnes physiques soumis au Parlement vaudois par les élu·e·s de L’Alliance de droite (soit une perte de 180 millions pour l’Etat), ce sont aujourd’hui les milieux économiques de droite qui reviennent demander une baisse sidérante de 12% de la facture d’impôt cantonal (soit près de 450 millions de pertes supplémentaires).

Or, ces près de 630 millions voués à disparaître des caisses de l’Etat représentent par exemple :

  • Une très grande partie du budget dédié aux subsides LaMal (veut-on appauvrir la classe moyenne ?)
  • Le budget total du développement des Alpes vaudoises (veut-on sacrifier les montagnes ?)
  • Les subventions vaudoises aux hôpitaux (veut-on laisser les Vaudois-es sans soins ?)
  • Plus que toutes les charges de l’enseignement secondaire II, et la moitié des charges de l’école obligatoire (veut-on fermer des classes ou créer des classes à plus de 30 élèves ?)
  • Le triple du montant investi chaque année dans notre jeunesse, par la protection des mineurs vulnérables, la prévention en milieu scolaire, le soutien aux associations de jeunes (la jeunesse doit-elle être sacrifiée sur l’autel des baisses fiscales ?)
  • Le triple du montant octroyé par le Conseil d’Etat pour accélérer la transition énergétique (veut-on stopper tous nos efforts en matière de lutte contre le réchauffement climatique et arrêter de subventionner les efforts privés pour poser des panneaux solaires et isoler leurs bâtiments ?)

Il est non seulement inacceptable de couper les moyens nécessaires à relever les véritables défis de notre temps, mais il l’est encore plus de cibler les riches exclusivement en se détournant de la classe moyenne. L’inflation record impose des aides concrètes pour permettre aux classes moyennes de surmonter cette crise. La motion Tschopp proposant un rabais d’impôts portée par la gauche parlementaire en accordant CHF 350/adulte et CHF 150/enfant profite à toutes les catégories jusqu’à un revenu de CHF 250 000 pour une famille de quatre. Via cette initiative, une famille avec deux enfants disposant de 90’000 CHF de revenu et 30’000 CHF de fortune gagnerait 428 CHF par an contre 1’000 CHF avec ce rabais d’impôt proposé par l’Alliance de gauche. La cohésion sociale et la responsabilité envers les générations futures ne méritent pas d’être ainsi bradées.

“Avec cette initiative, comment la droite va-t-elle choisir où elle va couper ? Va-t-elle préférer supprimer les bourses d’études, limiter les subsides pour l’assurance-maladie, couper dans les budgets des milieux hospitaliers,ralentir le développement des transports publics ou tout ça en même temps ? C’est une politique à la Thatcher contre la classe moyenne et les ménages modestes ! ” explique Romain Pilloud, Président du Parti socialiste vaudois.

“Nous vivons une crise climatique et énergétique sans précédent, l’Etat devra être présent pour soutenir la population vaudoise, permettre aux plus faibles d’avoir des conditions de vie décentes. Ce n’est pas en faisant des cadeaux aux riches qu’on y arrivera », complète Alice Genoud, Présidente des Vert·e·s vaudois·e·s

Alors même que le besoin d’investir massivement dans les énergies renouvelables, notamment solaires, et de soutenir financièrement les Vaudois-es afin de leur permettre de vivre dignement en cette période d’inflation est avéré et pressant, et que tout cela demande des moyens étatiques élevés, voici que les milieux économiques de droite veulent couper les ailes de l’Etat.

L’Alliance de gauche interviendra donc au Parlement vaudois prochainement pour que le gouvernement à majorité de droite précise clairement dans quelles prestations il devra couper pour ainsi ne favoriser que quelques-un-e-s.

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