Les Vert∙e∙s vaudois∙es, réuni-e-s ce soir pour la première fois en comité élargi par visioconférence, ont prononcé leurs recommandations de vote en vue de la votation fédérale de mars prochain.  Les Vert∙e∙s enjoignent unanimement les Vaudois-es à refuser l’accord de libre-échange avec l’Indonésie qui ouvrirait grand les vannes de l’huile de palme au détriment de nos productrices et producteurs de colza ; à refuser l’initiative antiburqa de l’UDC, qui tente, une nouvelle fois, de créer un problème qui n’existe pas, de stigmatiser davantage la communauté musulmane et qui renvoie les femmes à un statut de victime passives sous couvert d’égalité ; et enfin à refuser l’identité électronique tant les papiers d’identité officiels doivent rester la prérogative de l’Etat et non être privatisées.
NON à l’accord de libre-échange avec l’Indonésie
Un accord de libre-échange a pour but d’accroître les importations et exportations entre deux pays. La quantité d’huile de palme qui entrera en Suisse en cas d’acceptation de l’accord sera donc forcément exponentielle. Ce qui ne manquera pas de créer une distorsion injuste de la concurrence pour nos productrices et producteurs de colza. Sans compter les dommages aggravés à l’environnement et en termes de droits du travail en Indonésie même. La mention du développement durable dans l’accord n’est qu’un mot et aucun mécanisme de contrôle et de sanction n’est prévu, ce qui n’est pas crédible. Les échanges internationaux qui portent atteinte à l’environnement, à la forêt primaire et à la population locale, ne doivent pas être favorisés. Enfin, étant donné qu’il s’agira très bientôt aussi de débattre de l’accord de libre-échange avec le Mercosur, ce n’est pas le moment de relâcher la pression pour des accords commerciaux plus équitables en refusant cet accord avec l’Indonésie.
NON à l’identité électronique
La délivrance de moyens d’identification – qu’ils soient numériques ou analogiques – est une tâche régalienne. Elle ne doit en aucun cas être complètement déléguée à des entreprises privées. L’alternative d’une identité délivrée par l’État devrait au minimum être prévue, ce qui n’est pas le cas de la loi sur l’e-ID. Si l’ère numérique impose une e-ID, alors l’Etat doit la fournir. En outre, les processus prévus dans la loi sur l’e-ID ne respectent pas le principe de protection de la vie privée dès la conception (privacy-by-design), ce qui accroît considérablement le risque d’abus et de vol de données.
NON à l’initiative UDC antiburqa
Sous prétexte d’égalité, l’initiative stigmatise les musulmanes et crée un problème qui n’existe pas, alors même que les burqa ne courent pas les rues (ce qui rappelle furieusement l’initiative contre les minarets). Il ne s’agit donc que d’une tentative de l’UDC d’occuper le terrain médiatique et de dérouler sa rhétorique discriminante qui instrumentalise les femmes, renforce les stéréotypes sur l’islam et attise les craintes face à l’islamisme. En outre, toute contrainte à porter la burqa est aujourd’hui déjà punissable par l’article 181 du code pénal. L’initiative est donc inutile et, en tentant de prescrire aux femmes comment s’habiller, cimente en fin de compte une vision patriarcale du monde que les initiant-es prétendent combattre. Si l’on se préoccupe vraiment de l’égalité et des droits des femmes, on s’engage alors en faveur de davantage de maisons pour femmes, de l’égalité salariale, contre la violence domestique ou pour un encadrement extra-familial accessible à toutes et tous.