Les Vert∙e∙s
vaudois∙es saluent le Plan d’action vaudois pour promouvoir la biodiversité
présenté ce matin par le Conseil d’Etat. Une action urgente est en effet
nécessaire pour préserver ce qui peut encore l’être. L’ambition manifestée par
ce plan est donc bienvenue, mais des moyens financiers importants seront
nécessaires pour la traduire en actes. Les Vert∙e∙s vaudois∙es suivront donc de
près la mise en œuvre des mesures prévues pour s’assurer de leur réalisation
effective, le plus rapidement possible.

Les Vert∙e∙s se réjouissent que le Canton reconnaisse
la gravité de la situation et l’urgence d’agir en matière de biodiversité. La
Suisse a pris un grand retard en la matière[1]. C’est
malheureusement aussi le cas du Canton de Vaud qui, 10 à 20 ans après
l’échéance des délais fixés dans les ordonnances fédérales, n’a toujours pas affecté
nombre de biotopes d’importance nationale en zone protégée. Ils saluent donc les
mesures et projets pilotes annoncés, notamment le but d’affecter 17% du
territoire en zone protégée par des mesures contraignantes d’ici 2025-2030.

Toutefois, le plan d’action s’adresse en premier
lieu aux services de l’administration cantonale. Comme le reconnaît lui-même le
Conseil d’Etat, l’action du Canton ne suffit pas pour arrêter l’effondrement de
la biodiversité. Or, le plan ne contient pratiquement aucune mesure
contraignante à l’égard des communes et des privés. Le Plan directeur cantonal contient
pourtant des objectifs intéressants en matière de biodiversité (liaisons
biologiques; territoires d’intérêt biologique prépondérant. Ceux-ci
mériteraient d’être relayés dans la législation cantonale

.

Les Vert∙e∙s demandent donc que la révision
annoncée de la LPNMS remédie à ces carences et prévoie une protection efficace
des biotopes (d’importance nationale, régionale et communale). L’aménagement du
territoire doit aussi être mis au service de la biodiversité, notamment pour
assurer une vraie politique de compensation écologique. Il appartient au Canton
de veiller à la mise en œuvre des objectifs de biodiversité du PDCn ainsi que
de la législation fédérale (LPN, LEaux, LAT) lors de la révision des PGA des
communes en cours , en déclassant les territoires nécessaire pour la
réalisation de l’infrastructure écologique et en renforçant la biodiversité,
notamment dans les espaces bâtis. Il s’agit également d’adapter les règlements
communaux afin d’impliquer les propriétaires privés, habitants et locataires
dans la promotion de la biodiversité.

Il est en outre nécessaire de systématiquement prendre
en compte la biodiversité dans toutes les politiques et actions, dans tous les
secteurs et à chaque niveau, comme le demandent d’ailleurs les Vert∙e∙s dans leur papier de position[2].

Les Vert∙e∙s saluent, en outre, l’effort annoncé
pour la réalisation de l’infrastructure écologique, y compris la revitalisation
des cours d’eau. Il faudra toutefois accélérer la cadence, car la biodiversité
s’effondre et le temps presse. Ils demandent donc :

•    de rendre entièrement fonctionnel tout le réseau écologique cantonal d’ici 5 ans ;
•    d’améliorer rapidement le réseau cantonal des cours d’eau et des lacs, avec au moins 5 km linéaires de revitalisations chaque année ;
•    de doubler la surface des aires protégées dans le canton.

En moyenne 2 km de cours d’eau sont renaturés
chaque année; ceci est absolument insuffisant au vue de la situation
catastrophique des milieux d’eau douce et humide. Étant donné l’urgence, il ne
suffit plus de miser sur l’incitation et des projets pilotes, mais, au besoin,
le Canton doit pouvoir se substituer aux communes qui n’agiraient pas.

En outre, les plus belles idées doivent être
financées et les Vert∙e∙s intervenaient encore tout récemment par la voix de
Séverine Evéquoz et d’Olivier Epars pour demander davantage de moyens
financiers pour réaliser effectivement les mesures nécessaires à la
préservation de l’environnement et à l’enraiement de la perte en biodiversité.

Finalement, il est également nécessaire de renforcer
les ressources humaines des services spécialisés, notamment la DGE Biodiv,
financièrement et en ETP, pour pouvoir remplir efficacement toutes les tâches
que le plan d’action lui attribue. Les moyens prévus en page 49 semblent très insuffisants.


[1] La Convention mondiale sur la biodiversité de Nagoya définit 20
objectifs de biodiversité qui auraient déjà dus être atteints en 2020

[2]
https://vert-e-s-vd.ch/wp-content/uploads/sites/2/2019/01/Papier_position_biodiversite_190119_DEF_AG.pdf