Les Verts vaudois, réunis ce soir en assemblée générale extraordinaire, ont adopté un papier de position sur l’urgence d’agir en faveur de la biodiversité. Ce texte rappelle les valeurs vertes en la matière mais précise surtout les objectifs et les actions qu’il s’agit désormais urgemment de mettre en œuvre pour tenter d’enrayer les pertes en biodiversité croissantes. Ce document servira désormais de base aux futures actions entreprises, par les Verts, dans les conseils communaux, au Grand conseil et au Parlement fédéral.
Lorsqu’il est question de protéger la planète, c’est avant tout notre existence-même qu’il s’agit de sauvegarder. Les êtres humains dépendent en effet de la nature, et des espèces qui y vivent, pour leur survie. Pourtant, nous leur portons rarement l’attention qu’elles méritent. Ainsi, aujourd’hui, la moitié des habitats et un tiers des espèces sont menacés. Les populations animales et végétales indigènes ont drastiquement chuté en 20 ans à peine. Les insectes, et avec eux les oiseaux, disparaissent. Si la biodiversité est le fruit d’une évolution de millions d’années et constitue le patrimoine naturel dont nous sommes responsables sur un plan éthique et moral, sa dégradation s’est accélérée au cours des dernières années. Et le dérèglement climatique augmente encore la pression sur les populations déjà fragilisées.
Il y a donc urgence à agir pour empêcher un effondrement des écosystèmes, et de notre société qui en dépend. Pourtant, la conservation de la biodiversité ne représente encore aucune priorité dans les agendas politiques. Les bases légales existent, mais rien ne se fait. En témoigne l’initiative « Sauvez la Venoge ! » qui, bien qu’acceptée par le peuple en 1990, commence à peine à être mise en œuvre.
Il faut que cela change ! Si la préservation de la biodiversité a toujours été importante pour les Verts, elle constitue aujourd’hui une priorité absolue. Nous ne pouvons plus vivre aux dépens de la nature, mais devons passer à des politiques actives en sa faveur. Ainsi, les Verts demandent que chaque programme, plan ou projet à tous les niveaux et dans tous les secteurs comprenne désormais une évaluation de son impact sur la biodiversité et lui consacre un certain pourcentage du budget et de l’espace, en vue de la renforcer.
Dans le papier de position adopté ce soir en assemblée générale, les Verts vaudois définissent six axes d’action (Plan d’action biodiversité cantonal ; aménagement du territoire ; agriculture, viticulture et sylviculture ; lutte contre le réchauffement climatique ; loisirs et tourisme, formation) qui leur serviront, désormais, à orienter leur politique et de passer à des actions concrètes à tous les niveaux, pour empêcher l’effondrement de la biodiversité et ainsi conserver une nature diversifiée et généreuse pour nos enfants. Une des priorités sera d’obtenir dans cette législature encore un plan d’action biodiversité vaudois ambitieux et efficient, pour protéger, revitaliser et connecter les milieux naturels du canton. Nous demandons aussi de rendre fonctionnels les corridors écologiques d’ici 5 ans, de revitaliser au moins 5 km linéaires de cours d’eau par année et de doubler la surface des aires protégées dans le canton. D’autres actions fortes concerneront la nature dans les espaces bâtis et leur adaptation aux changements climatiques, notamment par la plantation d’arbres et le dé-bétonnage.
Le temps n’est plus aux belles paroles, il s’agit de passer à l’action !