Le peintre et sculpteur André Gasser est mort ce jeudi. Hommage à cette belle personnalité qui a marqué Les Verts et le canton de Vaud.
Né en juillet 1934, enfant de condition modeste élevé dans une famille d’accueil Penthalaz, où il a passé une jeunesse très campagnarde, André Gasser a d’emblée été séduit par la lumière, la couleur et les contrastes. Rien d’étonnant que de le voir, à peine devenu adulte, se diriger vers le sud. C’est d’abord l’Égypte qui l’attire, où il commence vraiment à peindre et à sculpter; il s’intéresse aux travaux archéologiques, fraye avec les feddayins palestiniens, rencontre le lieutenant-colonel Nasser … Puis, la Côte d’Azur devient sa terre d’élection et, même après son retour en Suisse, il retournera toujours dans le Midi de la France. Élève et ami de Gea Augsbourg, il fait alors la connaissance d’Ozenfant et de Picasso. Revenu à Lausanne, il atteint la maturité de son art. Son œuvre, quelquefois gaufrée, à mi-chemin de la peinture et de la sculpture, développée dans son atelier de la rue Saint-Étienne, puis dans le quartier de Bellerive, il l’a voulue ciselée jusqu’à la fin de sa vie.
En parallèle, il s’engage pour un monde le moins mauvais possible, respectueux de l’environnement et des êtres vivants (il luttera notamment pour le remplacement de l’expérimentation animale par d’autres méthodes), sous leurs diverses facettes. Sensibilisé par les voyages et sa propre histoire, il participe à l’aventure de l’éclosion dès 1974 du GPE et d’un jeune politicien inattendu, Daniel Brélaz. Conseiller communal à Lausanne de 1978 à 1982, député de 1982 à 1986 et de 1990 à 2007, il est appelé en raison de sa finesse politique, de son caractère fédérateur et de son esprit convivial à la présidence du groupe parlementaire des Verts vaudois, dont il est un artisan de la réunion des deux composantes (GPE et Alternative socialiste verte), avec ses amis Michel Glardon et Luc Recordon, sous l’égide du conseiller d’État Philippe Biéler. Naturellement, il sera le premier Président du Grand conseil issu Verts en l’an 2000.
Personnalité chaleureuse et gouailleuse, bienveillant sans être dupe des petites ambitions ni des grands desseins, André Gasser aura gardé son humour jusqu’à dernier souffle. Il laisse à ses amis de toutes provenances, politiques, artistiques ou autres, une image aussi lumineuse que ses tableaux.