Suite au communiqué de presse du 3 septembre 2018 du Conseil d’Etat au sujet de la lutte contre les plantes envahissantes, et face à la nécessité d’agir au plan fédéral, la députée des Verts Séverine Evéquoz demande aujourd’hui au Parlement vaudois qu’il exerce son droit d’initiative cantonale auprès de l’Assemblée fédérale pour modifier l’ordonnance sur l’utilisation d’organismes dans l’environnement afin d’y intégrer les plantes sur la liste noire des néophytes envahissantes en Suisse.
La stratégie cantonale de lutte contre les 45 espèces présentes sur territoire vaudois annoncée récemment par le gouvernement vaudois est réjouissante, ainsi que la création d’un groupe de travail dans la région du Haut-Lac et 200’000.- à disposition d’actions ciblées.
Actuellement, les plantes néophytes invasives présentes en Suisse sont listées dans la Liste noire établie par la Commission pour la protection des plantes sauvages (Infoflora) sous mandat de l’OFEV. Parmi les bases fédérales contraignantes en matière d’utilisation de néophytes, on trouve l’Ordonnance fédérale sur la dissémination des organismes dans l’environnement (ODE) et son annexe 2, qui règle leur vente et leur utilisation dans l’environnement. Mais cette ordonnance interdit la vente et l’utilisation de seulement 15 espèces considérées par Infoflora comme problématiques. Les autres néophytes envahissantes peuvent être vendues, semées, plantées, cultivées librement en Suisse.
Il est insensé d’investir chaque année 130’000’000 CHF pour l’ensemble de la Suisse en temps et main d’œuvre pour gérer ces plantes alors qu’une grande partie de ces espèces est encore en vente et peut être utilisée librement en Suisse. D’autant que les dommages que ces espèces sont susceptibles de provoquer sont probablement encore beaucoup plus coûteux. Dans le cadre de l’analyse nationale des dangers, un scénario a, par exemple, évalué des dommages potentiels à 1 milliard de francs au total.
Il semble par conséquent logique d’interdire leur vente et leur utilisation non-contrôlée pour éviter toute dissémination. D’autant plus, lorsque l’on sait que, plus on intervient tôt dans le processus de dissémination de l’organisme, plus la lutte sera efficace et donc les coûts moindres.
La députée verte Séverine Evéquoz demande donc que le canton de Vaud exerce son droit d’initiative cantonale auprès de l’Assemblée fédérale et demande que le Conseil fédéral modifie l’ordonnance sur l’utilisation d’organismes dans l’environnement (ODE; RS 814.911) de telle sorte que les plantes se trouvant sur la liste noire des néophytes envahissantes en Suisse soient intégrées dans son annexe 2 chiffre 1.
A noter qu’une résolution similaire a été coordonnée et déposée en Valais.