Les Verts vaudois regrettent l’adoption par le Grand conseil de l’initiative UDC visant à interdire la mendicité dans le canton de Vaud. En plus d’être moralement condamnable tant elle vise à combattre les pauvres plutôt que la pauvreté, cette initiative est inapplicable concrètement, et ne fera qu’engendrer des frais administratifs inutiles.
Les Verts vaudois regrettent l’adoption, aujourd’hui par le Grand conseil, de l’initiative UDC visant à interdire la mendicité. Ce n’est pas en empêchant les personnes en détresse d’occuper l’espace public que l’on résout le problème de la précarité dans laquelle vivent certaines populations. Plutôt que d’interdire la mendicité, l’Etat devrait s’attaquer à la source du problème, en venant en aide concrètement aux personnes contraintes à mendier, soient-elles issues de la communauté Rom ou non.
Les Verts espèrent donc que, malgré l’adoption de ce texte, le Conseil d’Etat ne renoncera pas aux projets d’aide au développement en faveur de la communauté Rom en Europe de l’Est qui représentent une contribution bien plus appropriée et pertinente aux racines de la mendicité vécue dans nos rues. Ils interviendront, si nécessaire, dans ce sens au Grand Conseil prochainement.
Au-delà du caractère moralement inacceptable de cette initiative, se pose la question de son application concrète, qui risque de poser de nombreux problèmes et de créer une usine à gaz bureaucratique.
L’exemple genevois a montré qu’il est difficile d’amender les contrevenants, et surtout de faire en sorte que les amendes soient par la suite payées. Avec cette interdiction, on va ainsi demander aux polices communales et cantonale de prendre du temps et de l’énergie pour de nouvelles tâches peu concluantes, alors que leur action est bien plus utile ailleurs.
Les Verts vaudois continueront donc, au-delà des solutions faciles et des textes populistes sans effets concrets et compliquant même le problème, à se battre pour une société qui intègre et soutient, jusqu’à ses membres les plus pauvres et démunis, plutôt que pour la propagation de l’exclusion et de la mise au ban de celles et ceux qui dérangent.