Après avoir présidé le Grand Conseil pendant une année, Séverine Evéquoz passe aujourd’hui la main à son successeur et retrouvera son siège de députée à la rentrée. Une année riche qui s’achève, avec une gestion unanimement félicitée des séances du Grand Conseil et plus de 300 évènements de représentation aux quatre coins du canton. Entretien avec une Verte ravie de l’année écoulée !

Séverine, quel est ton sentiment en ce dernier jour de ta présidence ?
J’ai le sentiment du devoir accompli. Je n’ai pas vu passer l’année, elle a été passionnante et je dois même dire que je suis déjà un peu nostalgique !
Pendant un an, j’ai eu de nouvelles responsabilités qui m’ont beaucoup plu. J’ai pu pratiquer et perfectionner les compétences de leadership que j’avais en moi. Par exemple, je n’avais jamais rassemblé et fait collaborer autant de gens d’univers différents jusque-là. J’ai aimé diriger les séances du Grand conseil et conduire le bureau, c’était un plaisir.
Du point de vue humain, je quitte aujourd’hui la brillante équipe du Secrétariat général du Grand Conseil, qui œuvre au quotidien pour cette institution et la séparation des pouvoirs avec beaucoup de soin. Nous avons eu une excellente collaboration et je tiens à les remercier et à les féliciter pour leur travail.

Durant cette présidence, j’ai vraiment pu m’imprégner des traditions de notre canton. Elles sont le ciment de ce qui fait que nous sommes vaudoises et vaudois !

Mais es-tu tout de même contente d’être arrivée au bout de cette année de présidence ?
Oui tout de même, je suis satisfaite de passer à la suite, de réintégrer mon groupe politique pour lequel, par la force des choses, j’ai été moins disponible. Et surtout de me consacrer à la campagne pour le Conseil national !
Et bien-sûr, je me réjouis aussi de souffler un peu car une présidence de Grand Conseil, c’est très intense ! J’étais dans un rôle, une fonction pour laquelle j’ai dû m’adapter et que j’ai dû assumer sans interruption.

Séverine Evéquoz, Grand Conseil vaudois

À la rentrée d’août, Séverine retrouvera son rôle de députée et son siège portant le n°83, dans l’hémicycle du Grand Conseil.

Quels en ont été les moments les plus marquants ?
La fête d’investiture était géniale, d’emmener tout le cortège sur des vélos a été un vrai défi et j’ai été heureuse d’avoir pu marquer les esprits, tout en restant dans les « codes » institutionnels, en montrant la vision que j’ai de la société, symbolisée par le vélo.
Le kidnapping par les Brigands du Jorat à la fête des moissons à Ballenberg a été un moment fort aussi, surtout que je ne m’y attendais pas !
Au niveau politique, j’ai pu porter des projets de lois importants à l’ordre du jour, comme la loi sur la protection du patrimoine naturel et paysager (LPrPNP). C’était une avancée importante pour la biodiversité et le paysage.
La nouvelle stratégie vélo, issue d’un postulat que j’avais déposé, a été acceptée après de longs débats.
La loi sur les chauffages électriques, où j’ai dû trancher deux fois pour départager les votes, a aussi été un moment fort pour moi.
Globalement, il y a eu des avancées pour l’environnement et le climat et j’en suis satisfaite. Mais je n’oublie pas les autres domaines, comme par exemple l’instauration du nouveau Conseil de la Magistrature.
Une nouvelle disposition concernant la prévention du harcèlement sexuel au sein du Grand Conseil été voté en décembre. J‘ai ensuite mis en œuvre la directive qui en découle et qui permet d’agir concrètement. Les membres du Grand Conseil ont désormais accès à une personne de confiance pour aborder cette question.
Sans revenir sur les détails et sur l’actualité qui a secoué le Grand Conseil ces dernière semaines, celles-ci m’ont appris beaucoup sur mes capacités de gestion de crise et à avancer, même en temps difficiles.

Qu’est-ce que cela t’a amené pour ta carrière privée et politique ?
Durant cette présidence, j’ai vraiment pu m’imprégner des traditions de notre canton. Elles sont le ciment de ce qui fait que nous sommes vaudoises et vaudois !
Cela a aussi complètement ouvert mon réseau. Les rencontres que j’ai faites dans tout le Canton, surtout hors de mon parti et de mon activité professionnelle, dans les domaines de l’économie, de l’économie circulaire, de l’associatif, du sport, des associations professionnelles, etc., ont toutes été incroyablement enrichissantes !
Maintenant c’est à moi de continuer de travailler ce réseau, de l’entretenir, d’y introduire mes valeurs vertes.

Il y a une carte à jouer pour amener plus de vert dans beaucoup de domaines. Je ne me vois pas dans une politique d’opposition, mais dans la création de solutions communes, avec toutes les personnes concernées.

De manière générale, j’ai pu approfondir des problématiques de terrain et j’ai beaucoup appris sur des domaines qui m’étaient inconnus. J’ai apprécié de pouvoir « traduire » les problèmes concrets que rencontrent les citoyennes et citoyens et les amener sur plan politique, c’est quelque chose que j’ai envie de continuer à faire, et pour cela je vais continuer à aller sur le terrain. C’est aussi comme ça que j’envisage un potentiel mandat de Conseillère nationale: faire des relais des problématiques locales ou cantonales au niveau fédéral, en y ajoutant cette question environnementale. Il y a une carte à jouer pour amener plus de vert dans beaucoup de domaines. Je ne me vois pas dans une politique d’opposition, mais dans la création de solutions communes, avec toutes les personnes concernées.

Texte et photos: Raphaël Dupertuis