Carmen Tanner

On ne l’a pas caché : nous avons jubilé ce week-end! Quelle joie cette votation sur les autoroutes! Quelle issue haletante! Quelle réussite!

Et pourtant, très vite, je me suis étonnée à penser à…. l’argent, la thune, le flouze, soit celui du fonds FORTA, avec cette question lancinante : où ira donc cet argent «économisé»?

Passé cette révélation capitaliste, tout s’éclaire et se relie en moi. En charge du plan climat de la 2ème ville vaudoise, je suis inquiète, dès son adoption, pour son financement. Alors que «normalement» le renouvellement de nos infrastructures routières se planifie sur 30 ans, nous devons l’accélérer pour dérouler une mobilité plus durable. Le même principe s’applique pour l’entretien de nos bâtiments couplés dorénavant aux questions d’isolation et de chauffage. Et je ne vous parle pas des mesures d’adaptations, nombreuses et coûteuses, pour faire face aux réchauffements climatiques et aux crises (inondation dans notre cas). En bref, aux investissements réguliers (qui tenaient déjà difficilement dans nos planifications) s’ajoutent de nouveaux, massifs, urgents, pour des modes de vie qui doivent évoluer à 180 degrés (voire 360).

La taxe sur les huiles minérales est perçue sur tout le territoire, et c’est à lui qu’elle devrait revenir. Car ce territoire doit être révolutionné, adapté, pensé, et cela à tous les niveaux, du national au communal. Que cela soit par le mécanisme des projets d’agglomération, ou la création de nouvelles règles, le fonds FORTA doit évoluer, en phase avec une époque, ses défis et la volonté citoyenne.