Politique fédérale

Les atermoiements
des gouvernements signataires de l’accord de Paris pour satisfaire
à leurs engagements, la politique rétrograde de Trump et
probablement de Bolsonaro en la matière et la destruction
systématique de toute mesure efficace au Conseil national par la
majorité PLR-UDC (101 sièges sur 200) dans la loi sur le CO2 en
décembre ont créé de nouvelles dynamiques dans notre pays.

La population, et
plus particulièrement la jeunesse, ont suivi de manière remarquable
les grèves internationales pour le climat, se rendant compte qu’il
était devenu nécessaire de prendre son destin en mains.

Certes notre pays
n’en est pas encore, et de loin, au niveau de la Belgique où les
sondages pour les élections du 26 mai (le même jour que les
européennes) montrent des Verts unis au-delà des régions
linguistiques (Ecolo et Agalev travaillent ensemble contrairement aux
autres partis belges) nettement en tête dans la région de Bruxelles
et devançant d’un rien les nationalistes flamands et les
socialistes sur l’ensemble du pays.

Mais ce qui était
observé l’année passée a beaucoup changé. Certes dans tout le
pays, l’UDC était en légère baisse mais cela était presque
entièrement compensé par les gains du PLR. Et, en Suisse
alémanique, les Verts stagnaient ou progressaient de manière
infime, le centre perdait et les vainqueurs se trouvaient du côté
du PS.

Les élections du
24 mars au Grand Conseil et au gouvernement de Zurich montrent une
toute autre réalité. Au gouvernement, Martin Neukom jeune député
vert de Winterthur de 32 ans, auquel les observateurs ne donnaient
aucune chance il y a 3 mois, est élu en sixième position. Il
talonne la sortante PLR et devance l’UDC Nathalie Rickli nouvelle.
Et surtout il fait perdre au PLR son deuxième siège de plus de
12’000 voix et permet le retour des Verts au gouvernement.

En ville de
Zurich, les Verts deviennent le deuxième parti en devançant le PLR
et l’UDC. Au niveau cantonal ils progressent de 9 sièges tout
comme les Verts libéraux alors que les alternatifs en gagnent un.
Les sièges perdus le sont par l’UDC (-9) qui perd un peu moins de
20% de ses électeurs de 2015, le PLR (-2), le PS, le PDC et l’UDF
(-1 chacun) et le PBD (-5) qui disparait faute de quorum.

Si ces tendances
se confirment le 31 mars (Bâle Campagne et Lucerne) et le 7 avril
(Tessin) et se maintiennent jusqu’à l’automne, la majorité
anti-climat dure PLR-UDC n’existera plus au National. Plus les
Verts seront nombreux, plus le respect des accords de Paris sera
grand. Avec des poussées du type de celle du 24 mars à Zurich (+70%
de voix par rapport à 2015), si elles se confirment au niveau
national, nous pouvons espérer gagner une dizaine de sièges dont
un, très éventuellement deux, dans le canton de Vaud.

Pour cela nous devons aussi rester hyperactifs et éviter toute guerre interne nuisible à la crédibilité des Verts.

Daniel Brélaz